Cour des miracles
Si vous pouvez encore voir ce film dans votre ville ... je vous incite vivement à y aller.
"République" du Congo, capitale Kinshasa,
les enfants des rues, la très très très grande misère, la violence, la transgression permanente des règles, pour survivre ...
Et aussi, ce groupe de musiciens paraplégiques qui maintiennent là une humanité, des codes de conduite, qui résistent avec des instruments de fortune, guitare monocorde, ou, comme Roger, un simple arc tendu sur une boîte de Régilait ...
Chanter avec Papa Ricky qu'il faut travailler, qu'il faut se soigner, se vacciner, qu'il faut cesser de voler et de se battre, qu'il faut rassembler les énergies pour maintenir l'espoir : "Tu sais, un homme n'est jamais fini avant la fin".
Dormir sur des cartons, et travailler dur et dignement pour offrir à sa famille un matelas ...
Bon, sans être vulgaire, quand je pense qu'il y en a (un) dans notre "république" à nous, dont le rêve était une Rolex ! Je m'égare ...
Une autre histoire de tonkars (= maison en carton pour humains de la rue, pas pour 3 p'tits cochons ...), c'est celle, très émouvante aussi, de Maud LETHIELLEUX dans D'où je suis, je vois la lune, roman voyageur prêté par Aifelle.
Je l'ai dévoré en deux jours à peine, et je reste secouée par cette immersion dans la vie des sans-abris. Beaucoup de questions à la clé, comme la notion d'aide et de "prise en charge" des personnes démunies : les descriptions du Samu social et autres organisations caritatives sont sans concession. Un regard sur la société à hauteur de bitume, ce n'est pas souvent un angle choisi ...
Comme dans le film-documentaire sur les musiciens congolais, il y a là une opportunité de retrouver une dignité grâce à l'art, mais ... le pas à franchir pour retrouver la confiance, cesser de perdre et de rater est plus hésitant.
Merci beaucoup pour cette lecture offerte en partage, Aifelle !
Bon, vous allez dire "c'est pas gai", mais j'ai commencé "La rivière et son secret", une autre rédemption par la musique, en Chine cette fois !