Le moins absurde

Nous recevons la nouvelle de la disparition d’un être aimé comme l’enfoncement d’un poing de marbre dans notre poitrine. Pendant quelques mois nous avons le souffle coupé. Le choc nous a fait reculer d’un pas. Nous ne sommes plus dans le monde. Nous le regardons. Comme il est étrange. Le moins absurde, ce sont les fleurs. Elles sont des cris de toutes les couleurs. La moindre pâquerette cherche désespérément à se faire entendre de nous. Sa parole c’est sa couleur. Quand tu es morte, je suis devenu un drogué des fleurs.

Christian BOBIN - L'homme-joie (2012)

Comments

[flomar]

Des deuils, des hivers, des ressources ... insoupçonnables.

[Giovinetta]

je ne connais pas le livre...

mais la dernière phrase est vraiment comme celle d'un haïku

a peine relié au reste, elle nous coupe le souffle



même impression d'irréalité quand AZF a explosé...

et quand cet été ma fille m'a annoncé son divorce un an après ce si vivant mariage....

des deuils...

[Margotte]

Je suis justement en train de le lire... bon dimanche !

[Dominique]

Quelle belle façon de dire et sa peine et son amour

j'attends avec impatience de lire ce livre mais la file d'attente en bibli est longue