Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La douce et piquante
23 novembre 2009

O Solitude, my sweetest, sweetest choice

http://ecx.images-amazon.com/images/I/41qrZVJYVzL._SL500_AA240_.jpg

Un monde en pente, bancal ...
Une villa, une femme (ou deux ? avec Juliette, ou trois ? avec Léna) au bord de la falaise.

Ann Hidden, 47 ans, épouse trompée de Thomas, pianiste, compositrice ; Eliane Hidelstein, fille de Marthe, et d'un père qui la abandonnée lorsqu'elle était enfant, amie d'enfance de Georges Roehlinger ; Anna, amante de Leo, de Giulia, mère d'adoption pour Lena : trois femmes en une.

Vivre plusieurs vies, avoir plusieurs destins, la toute-puissance !

Le deuxième jour elle alluma un grand feu d'automne dans le jardin. Elle remonta au haut de la maison et prit tout ce qui était trop personnel, désossa les cadres, jeta tout ce qu'elle aurait détesté retrouver mis en vente dans des foires à la brocante ou à la porte Saint-Ouen.
Elle ressentit du plaisir à voir disparaître tous les papiers personnels, factures, vieux chéquiers, quittances, avis d'imposition. Cela prit un temps considérable. [...]
Elle se dit soudain : "Je n'ai plus de foyer."
Le foyer (le lieu où nos défauts sont pardonnés, où nos faiblesses sont accueillies) était en train de brûler au milieu du jardin.

Le roman de QUIGNARD est rempli de musique, et notamment de ce "O Solitude" de Saint Amant, adapté en anglais par la poétesse Katherine PHILIPS, sur quoi Purcell avait composé un chant qui errait sans fin.

        O! Solitude, my sweetest choice

        Places devoted to the night,

       Remote from tumult, and from noise,

       How you my restless thoughts delight!

       O Heavens! what content is mine,

       To see those trees which have appear’d

       From the nativity of Time,

       And which hall ages have rever’d,

       To look to-day as fresh and green,

       As when their beauties first were seen!…

Fuir, SE fuir, pour éprouver cette solitude vertigineuse, implacable, mal cachée par une vie de couple plutôt ratée ...

Georges lui dit :

- Si vous aviez eu un enfant vous seriez toujours ensemble.

- Sans doute, lui dit-elle.

- Plus enchaînés, dit Véri.

- Plus malheureux, dir Ann.

- Peut-être pas, soutint Véri. Les enfants transforment les femmes et les hommes qui croient les faire.

- Plus sociaux en tout cas, dit Georges.

- Plus désabusés, murmura Ann.

- Mais est-ce possible ? murmura à son tour Véri.

- Moins profonds, moins fiers, dit Georges.

- Certainement.

Mais aussi ... la mer, le golfe de Naples, la villa bleue, la chaleur, nager, faire un feu dans la cheminée, s'entourer de livres ... Et là, j'attends de voir très bientôt (en DVD, malheureusement), le film de Benoît JACQUOT.

Découvrez la playlist O Solitude avec Gérard Lesne,Il Seminario Musicale


Publicité
Publicité
Commentaires
F
# Alex, peut être avais-tu vu le film ?
Répondre
A
Un très beau livre, que je n'ai malheureusement toujours pas lu. Merci de me le remettre en mémoire.<br /> Bonne soirée au coin du feu.
Répondre
F
# Aifelle, c'est vrai que cette écriture est parfois labyrinthique, suspendue (au début des paragraphes ou des chapitres, on se sait plus de qui on parle ... Il faut attendre 1 ou 2 phrases ...), mais, oui, cette aventure de fuite et de dépouillement me touche beaucoup. On se parlera prochainement du film ?
Répondre
A
Tu as aimé le livre ? L'écriture de Quignard n'est pas toujours facile. J'ai raté le film à sa sortie, je vais essayer de le trouver en vidéo.
Répondre
La douce et piquante
Publicité
Archives
Newsletter
Publicité