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La douce et piquante
24 avril 2012

Hardly whipping !

Car là où l'écrivain, ce veinard, peut assembler les quelque 700 000 mots de la langue française, le pauvre jardinier ne dispose, lui, que 321 212 plantes ; il est vrai que le locuteur moyen se contente de 5 000 mots (30 000 s'il est "cultivé"), tandis que le jardinier d'un château prestigieux (Versailles, par exemple) aura l'ineffable bonheur de pouvoir élargir son "vocabulaire végétal" jusqu'à pouvoir planter environ 300 000 fleurs tous les ans.

J'ai enrichi mon lexique avec : "nilotique" et "dendrophile", et même "formicophile", plus loin "éphélides" ! Saurai-je les replacer dans mes prochains dîners en ville ?

http://ecx.images-amazon.com/images/I/51gk1KJmmTL._SL500_AA300_.jpg

La seule créature plus insatiable que le jardinier, c'est l'enfant qu'on lâche dans un jardin.

Car alors, ce que l'enfant cherche à faire croître et se multiplier, ce ne sont pas des plantes, ce sont ses rêves, ses mondes imaginaires. Les utopies enfantines ne poussent nulle part mieux que dans un jardin.

http://i.telegraph.co.uk/multimedia/archive/01596/anthea_1596128c.jpg

Anthea Gibson, The Telegraph - mars 2010

Didier DECOIN, c'est l'art de la parenthèse, de la digression !

On flâne et avance comme en un jardin anglais (ou plutôt, ce que j'imagine être un jardin anglais !).

Beaucoup de références, de citations :

Boby LAPOINTE, Jules VERNE, Boris VIAN,

Angelus SILESIUS : " La rose est sans pourquoi, elle fleurit parce qu'ele fleurit. N'a souci d'elle-même, ne cherche pas si on la voit",

le cinéma,

le monstre du Loch Ness,

les jardins de l'enfance : Bois de Boulogne, Jardin de Bagatelle, cour de récréation,

les jardins visités en compagnie de son épouse Chantal : Westwell Manor et son jardin de lune, Versailles sous le parrainage d'Alain BARATON, Serre de la Madone à Menton, la villa Noailles près de Grasse, Sissinghurst sur les traces de la magnétique Vita Sackville-West ...

les amis fous de jardins, comme la rosiériste Francia THAUVIN,

ses jardins, bichonnés au fil des ans : La Hague et le jardin des Yvelines.

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/6/6d/Sissinghurst_white_garden.jpg/400px-Sissinghurst_white_garden.jpg

Sissinghurst - Le jardin blanc

Beaucoup de dérision et d'humour, au fil des pages, comme le surnom donné à ses deux premières grenouilles : Obs et Nouvel Obs !

D'autres extraits, et d'autres angles de lecture chez Dominique et Aifelle !

 

Pour tout arranger, il pleuvait. Ce qui n'a rien de tellement étonnant en Angleterre où, comme chacun sait, il y a deux espèces de pluies, la just wetting (qu'on pourrait traduire par Celle-qui-ne-fait-que-vous-rendre-humide) et la hardly whipping (Celle-qui-vous-fouette-un-sacré-bon-coup) ; quand ce n'est pas l'une qui vous dégouline dans le cou, c'est l'autre qui vous noie.

Didier DECOIN - Je vois des jardins partout - JCLattès - mars 2012

P1030318

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Commentaires
F
# Aifelle, oui, cette lecture est bien stimulante par toutes les digressions qui donnent envie d'ouvrir d'autres horizons ...<br /> <br /> <br /> <br /> # Gwladys, merci pour ce petit message ; en voyant votre univers, je pense effectivement que cette lecture vous enchantera ! A bientôt ...
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G
Merci pour ce partage. Voilà un livre que je vais commander aussitôt et je suis certaine que je vais me régaler !...<br /> <br /> Gwladys.
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A
Je le relirai c'est sûr, c'est un vrai bonheur cette balade dans les jardins, j'aimerais bien que Decoin continue dans cette veine-là.
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F
# Margotte, chacune son tour pour les vacances ! Quant aux vagabondages parmi les fleurs, il faut nécessairement les bottes en caoutchouc !!!<br /> <br /> <br /> <br /> # Giovinetta, j'y vois plutôt des grands lupins blancs, tellement romantiques ! Hardly whipping itou, in Loire Valley ...
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G
on est plutôt dans la Hardly whipping à Toulouse ces derniers jours, mais malgré tout le dessous des arbres n'est pas si mouillé...<br /> <br /> <br /> <br /> j'aurais lu pour la première fois nitrophile euh, non, nilotique. Qui j'ose aimer de Bazin m'avait appris les éphélides et dendrophile jsq peu ne s'appliquait qu'à la mouche.<br /> <br /> si seuls les rêves imaginaires poussent dans les jardins des enfants, pas étonnant qu'on soit si attachés à les reproduire en vain...<br /> <br /> mais j'ose croire que la dernière photo recèle des Erémurus, que je n'ai vu qu'à Giverny 'chez Monet' à part sur catalogue.<br /> <br /> <br /> <br /> Beaux éperons, cette première de couverture !
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La douce et piquante
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