Journée franco-anglaise
Cet après midi, récital de Christophe ROUSSET, sur le clavecin hébergé actuellement au Musée des Beaux Arts de TOURS.
Cet instrument sorti des ateliers von NAGEL est un modèle de clavecin français du début du XVIIIème siècle, dans le style de ceux construits par la dynastie des facteurs BLANCHET.
Il a comme particularité d'avoir été décoré en 1990 par Olivier DEBRE, et d'être entouré de certaines de ses toiles.
Le programme choisi par Christophe ROUSSET allant de Louis MARCHAND à Jean Philippe RAMEAU a magnifiquement mis en valeur la qualité de ce clavecin, avec notamment des basses puissantes, une sonorité très ronde.
Un régal ... avec justement La Muse victorieuse de François COUPERIN au menu !
Et comme je cherchais une transition entre Le rapport de Brodeck et Emma de Jane AUSTEN (pas facile !), je suis allée voir ...
Dès les premières images, je retrouvais bien cet univers romantique anglais dépeint par Jane AUSTEN.
Les codes de la vie sociale de salon, la mode, le bal, l'art épistolaire, les intrigues amoureuses ...
Evidemment, on est fasciné par la somptueuse écriture cinématographique de Jane CAMPION.
Le romantisme anglais, c'est aussi ce rapport intime entre la nature et les sentiments qui traversent les personnages.
Ballet des saisons, regarder la pluie, la neige à travers les vitres, courir dans les champs en fleurs, chasser les papillons, reconduire une feuille morte à la porte de l'automne ...
Bright star, would I were stedfast as thou art --
Not in lone splendor hung aloft the night,
And watching, with eternal lids apart,
Like nature's patient, sleepless eremite
The moving waters at their priestlike task
Of pure ablution round earth's human shores,
Or gazing on the new soft-fallen mask
Of snow upon the mountains and the moors ;
No -- yet still stedfast, still unchangeable,
Pillow'd upon my fair love's ripening breast,
To feel for ever its soft swell and fall,
Awake for ever in a sweet unrest,
Still, still to hear her tender-taken breath,
And so live ever -- or else swoon to death.
Etoile éclatante, puissais-je comme toi être figé -
non pas dans une solitaire splendeur suspendue au dessus de la nuit,
et guettant, éternellement séparé par des couvercles,
Tel un malade de la nature, un ermite sans sommeil,
Les eaux mouvantes toutes entières à leur prêche
pour purifier par leur pure ablution les rives humaines tout autour de la terre,
ou fixant le masque nouvellement et doucement tombé de la neige
sur les montagnes et les landes;
Non - pas encore totalement figé, encore immuable,
pelotonné sur la poitrine mûre de mon bel amour,
pour ressentir à jamais son suave parfum et son automne,
à jamais éveillé en une douce agitation,
immobile, immobile pour entendre son souffle arraché à la tendresse
et ainsi vivre pour toujours - ou sinon me pâmer dans la mort.
D'autres textes et traductions ici ...
Quadrille - caricature - vers 1829 (NYPL)
Je rejoins donc Emma ... Que la nuit vous soit douce !